Synthèse académique en 4 pages (à télécharger)
Résumé académique
Traitant la question du meilleur régime économique dans une démarche de philosophie politique appliquée, nous menons une critique du capitalisme d’un point de vue non pas marxiste mais libéral, au sens de la doctrine fondant la démocratie moderne. Nous appliquons les critères de justice de Rawls aux statistiques de Piketty sur les inégalités pour montrer que le capitalisme est injuste, ce qui exige de forger une interprétation projective, réellement applicable, du principe de différence. Passant de l’évaluatif au prescriptif, nous proposons un régime alternatif : l’équitéisme, qui place en son cœur non plus le capital, mais l’équité. Plutôt que l’accroissement de la réglementation ou de la fiscalité, nous prônons une réforme en profondeur des institutions organisant la circulation de la richesse (la monnaie), sa production (l’entreprise) et sa transmission (l’héritage). Ligne de crête entre libertarianisme et républicanisme, cet institutionnalisme libéral requiert une forme de criticisme juridique distinguant, au sein du droit positif, deux types de dispositions : celles qui transcrivent des droits naturels à sanctuariser (propriété, liberté contractuelle) et celles du « droit positif pur » que l’État institue souverainement, pour conférer aux agents des droits surérogatoires par rapport aux droits naturels. Cela autorise la mise en place des trois piliers de l’équitéisme : la monnaie libre (désencastrée du marché de la dette), l’entreprise partenariale (émancipée de l’actionnariat) et l’héritage universel (libéré du cadre lignager). Echappant à l’emprise du capital, cette économie de marché non capitaliste respecterait la justice commutative, distributive et attributive.